1. Votre présentation

Allais Fanny

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Fonction : coordinatrice d'une association
Quelle est la première cause que vous avez défendue ? : J'avais 10 ans, l'Erika avait fait naufrage au large de la Bretagne et rejeté sur les côtes des milliers de tonnes de fioul. Une manifestation s'était tenue devant la mairie de mon village. On n'était pas très nombreux, une vingtaine de personnes peut-être mais ça m'avait paru très important d'être là. Avec mon petit frère de 4 ans, on avait fabriqué des pancartes avec de la peinture, "plus jamais ça" et des dessins d'oiseaux mazoutés.
Et c’était quand ? : 1999
Quelle a été votre première expérience de bénévolat ? : J'ai dû commencer le bénévolat à une époque où ça n'avait encore de sens pour moi : tenir la caisse de la buvette l'association de ma grand-mère, ramasser les déchets sur la plage... Ma première expérience sincère et quasi désintéressée, ce doit être quand j'ai participé au projet du ZAP, un journal par et pour les jeunes porté par le CRIJ et la ville de Rennes. Des jeunes de tous horizons se regroupaient pour publier un journal, créer des vidéos, des émissions radio et organiser des événements. On y parlait politique, culture, solidarité, accès aux droits... C'était plus un projet social que journalistique, je m'en rends compte des années après seulement. Ça m'a ouvert l'esprit et j'y ai découvert l'éducation populaire sans le savoir...
Parlez-nous d’une déconvenue qui a failli vous faire baisser les bras : Quand j'ai eu 19 ans, je me suis engagée pour militer dans un parti politique, dans un mouvement "jeunes". Je pensais que c'était là qu'on changeait le monde. En vrai, j'ai surtout distribué des tracts mais ce n'est pas ça qui m'a le plus . Au moment des élections législatives, sur le territoire où je militais, deux candidats s'étaient maintenus au sein d'un même parti. Le parti était donc divisé en deux camps. Pour moi, j'avais choisi le camp des "gentils", les renégats, en fait, qui se sont très vite retrouvés dans des locaux pourris, sans budget. C'était la guerre sur les marchés, sur les espaces d'affichage... On n'a perdu les élections, on n'était même pas au second tour. Le candidat d'en face a été élu. Je l'ai très mal vécu. J'ai quitté le parti définitivement.
Citez-nous un.e artiste /œuvre (musicale, cinématographique…)/citation qui illustre pour vous la notion d’engagement : Le voisin de mes grands-parents, un vieux monsieur avec des longs cheveux blancs et un grand labrador : René Vautier. "Résistant" "Grève de la faim", "guerre d'Algérie", "censure", "anarchiste" mes grands-parents en parlaient avec gravité et respect. Il a mis sa vie en jeu et il n'a jamais lâché l'affaire. Au-delà de sa filmographie, sa vie entière est un engagement.
Et aujourd’hui quel sont vos engagements ? : C'est toujours très important pour moi de contribuer à quelque chose, de mettre en œuvre ce fameux "pouvoir d'agir". J'ai bien compris que je ne changerai pas le monde. J'ai changé d'échelle. Je m'implique en local. Aujourd'hui, je suis salariée d'associations depuis 10 ans. J'ai même rejoins une liste aux dernières élections municipales et je suis adjointe dans une commune de 5000 habitants.